jeudi 28 février 2013

49. - AU REVOIR DUNE...

C'est mon dernier jour à Dune ! J'ai fini les ultimes retouches et pris les photos. Les gens ont l'air d'apprécier, moi je n'ai plus de recul. J'aurais préféré être plus rock'n'roll, plus créatif, moins sage en définitive. Je me suis censuré de peur de me vautrer dans des envolées non maîtrisées, d'être déçu et de décevoir. Je suis content d'avoir essayé de nouvelles techniques et je ne désespère pas d'arriver un jour à me lâcher sans préoccupations consensuelles... "L'art est un combat !" comme dit si bien l'ami Speedy dont la voiture fut, un vrai cadeau, déménagée sous cet auvent au tout dernier moment. 

Dune à la végétation luxuriante est un endroit merveilleux de quiétude. J'incite vivement ceux qui le peuvent à venir découvrir cette oasis à l'abri des pollutions, Lost Paradise... Je ne remercierais jamais assez Emilie et Dimitri de m'avoir offert, dans ce cadre unique et dégagé de toutes contingences matérielles, la possibilité d'un espace temps grand ouvert sur la réflexion et la création artistique ; je repars chargé à bloc, plein d'idées et d'envies de peindre. Dune c'est, outre l'océan et la piscine, le spa et ses nombreux soins. 
Hier Laurie m'a donné un watsu, c'est une expérience aquatique incroyable qu'il faut là aussi essayer. Bon l'heure est aux bagages. Demain c'est grosse journée transports : rickshaw, bus, rickshaw, train de nuit pour Trivandrum et train pour Varkala au matin. Je remonterai ensuite vers le nord par les backwaters... PS. Ce matin je m'disais : "J'ai vu plein de bestioles mais pas de serpents et bien figurez-vous y'en a un, même pas un cobra, qui a juste filé sous mon nez devant la case, le pôvre il avait l'air tout effrayé, en pleine sieste, j'te jure !

mercredi 27 février 2013

48. - L'AFFAIRE EST DANS LE SAC..


Dimanche matin je finis les pièces sur sacs de jute, j'adore le rendu brut du résultat. 

Petit tour à la piscine puis départ pour Pondi en Mopet avec tout le bazar. Concertation sur le mural avec AO et Zeto autour d'un Patrick's beef burger un peu trop cuit mais assez savoureux. Le code couleur demandé par Karthik est simple : blanc, gris, noir (seule dérogation les yeux des tigres en vert) ; nous attaquons enfin le chantier et parvenons à donner forme au projet. Les finitions se feront le lendemain matin pour moi et le WE prochain lors de la "vraie" inauguration, hélas dimanche prochain je serai au Kerala. Enfin, hélas... c'est toujours mieux qu'être au fond d'la mine à pousser des wagonnets ! Après une nuit au Continental (bouiboui à 600 rps, je suis loin du Tanjore Hi...) et la pose de quelques papillons (j'apprécie le soutien apporté par la présence de mes potes dès le matin, sympa !) c'est le retour vers Dune et la restitution de la Mopet sur le chemin, snif je commençais à m'y habituer à cette quasi épave sans klaxon, sans lumière et aux pneus lisses... enfin à 27 € pour un mois de location faut pas trop se plaindre ! Ci-dessous AO, Zeto et Karthik avec le mur en cours de réalisation.



mardi 26 février 2013

47. - MAMALAPPURAM

Vendredi matin : peinture sur le mur, piscine et bagages... Odile prépare son retour. Nous avons   réservé une voiture avec chauffeur pour Chennai avec une étape à Mamalappuram, l'avion pour Delhi décollant de bonne heure. Nous nous posons dans un hotel assez confortable, je ne résiste pas à la tentation de vous montrer le mural de la piscine...

Le site est splendide avec des fresques et des temples taillés dans la masse d'énormes blocs de granit. Notre dernière soirée ensemble s'écoule paisiblement dans cette petite ville vouée au tourisme de masse et semblant étrangement déserte... Nous dinons dans une délicieuse cantine veg très couleur locale. Immanquablement la réception omet de nous réveiller à l'heure demandée pour nous rendre à l'aéroport de Chennai au petit matin. Nous arrivons tout de même à temps et c'est avec tristesse et émotion que je vois Odile se diriger vers la salle d'embarquement. Retour morose vers Dune. Je bosse sur les toiles destinées à la galerie de Karthik et sur le mur, histoire d'avancer et de me changer les idées. Heureusement je passerais la soirée en compagnie d'Anne, Pauline et Pierre Jérôme venus en week-end à Dune. Me voici redevenu un voyageur solitaire...


Les esprits chagrins, et j'en connais, peuvent se dispenser de faire des commentaires sur les choix iconographiques...


lundi 25 février 2013

46. - ESCAPADE A TANJORE

The Big temple, site chola classé au patrimoine de l'humanité par l'Unesco

Lundi matin nous partons pour Tanjore. Nous avons favorisé l'option voiture avec chauffeur. Le Tanjore Hi c'est vraiment quelque chose, nous sommes de plein pied dans le luxe ! Notre chauffeur (c'est assez snob, je vous l'accorde...) nous conduit au Big Temple où nous sommes accueillis par une éléphante de 63 ans, impressionnante la bestiole. A la tombée du jour le grès du temple se met à rougeoyer, une pure merveille. Deuxième pluie entre chien et loup, circuler en ville devient un exercice surréaliste... nous dînerons à l'hotel. Départ au matin pour Swalimalaï, village de fondeurs de bronze. Travaillant avec une technique ancestrale à la cire perdue et ciselage au burin, nous sommes éblouis par la maîtrise de ces artisans d'art.

L'après-midi une visite au musée du "Palace" nous confirmera la plastique étonnante de Parvati sur qui les siècles n'ont décidément pas prise, sacrée Parvati. Nous prolongeons notre parcours touristique avec l'autre temple chola classé au patrimoine de l'humanité à Darusalam. En fin de journée nous nous égarons volontairement dans le quartier des chaudronniers puis dans un petit souk où nous sommes invités à partager un chaï, les gens sont réellement adorables par ici. Le retour sur Dune se fera par Chidambaram où j'officierais comme guide officiel... Vers Pondi nous croisons une énorme manif en train de se mettre en place, les gens sont surexcités, nous sentons bien que la marmite est en train de commencer à bouillir ! Le soir venu nous commandons prudemment un rickshaw pour nous rendre à la milong d'Auroville car la circulation de nuit... bonjour ! Il s'avère que le conducteur est à moitié ivre et le reste ne vaut pas mieux... il dort pendant que nous dansons, le retour est moins stressant mais nous sommes bien contents d'arriver entiers... Jeudi nous partons, en Motobylette (ici c'est Mopet) cette fois, pour Pondi. Tous les volets sont baissés, il y a grève... mais tout réouvre à 18 heures, curieux ! Nous rentrons en Mopet, notre confiance dans les ricksahws étant passablement entamée. Les 1000 derniers mètres se feront sans phare, l'ampoule a claqué, nous conduirons à la torche électrique... veinards car il y a 20 bornes depuis Pondi !

45. - AUROVILLE ET PONDI... LA SUITE






Jeudi matin nous avons rendez-vous avec Anne pour aller au Matrimandir. Anne est une amie de longue date d'Em et de Dim. Aurivillienne depuis 30 ans elle nous a gentiment proposé cette visite rendue possible de par son statut. Cette journée  sera donc bien remplie. Après une nouvelle séance de massage nous filons sur Pondicherry pour rejoindre la Dumas guest house au délicieux charme désuet puis la galerie de Karthik toujours en travaux où nous apprenons que le happening peinture murale est reporté à dimanche en huit...

A l'indienne quoi !

Départ d'Auromode avec la Mopet
C'est un peu marronnant d'avoir trimballer tout le matos pour rien, mais faisant contre mauvaise fortune bon coeur, nous entamons un marathon shopping et une visite au Ganesh temple pour une "bénédiction" par Lakmish une jeune et facétieuse éléphante, avant de nous rendre à la soirée d'anniversaire de Zeto, lui aussi versé dans l'éléphant... Le lendemain matin première petite pluie depuis des semaines... nous traînons un peu en ville, déjeunons au Seagull restaurant sur le front de mer, le ciel est un peu bouché mais il fait très doux.

Nous repartons vers notre troisième séance de massage ; nous sommes tout imprégné des senteurs de cette huile aux herbes, l'énergie recommence à circuler salement et les contractures s'envolent ! Samedi matin rebelotte, Odile commence à en avoir tout de même un peu marre de se faire masser la couenne comme un cochon de lait une veille de BBQ portuguais... ce sera d'ailleurs sa dernière séance ! Dimanche matin je me rend donc seul à l'ultime session, j'en reviens chargé comme une pile. Trop d'énergie mal canalisée et une attaque sournoise de moustiques seront fatals à ma tablette ! De profondis...

samedi 23 février 2013

44. - TABLETTE EXPLOSEE

Ma valeureuse et merveilleuse petite tablette a reçu un sale coup ! L'écran est tout étoilé et bien évidemment pour le tactile bah faut r'passer... J'essaye de ruser avec le pad et le clavier mais les fonctionnalités sont réduites et ma patience mise à rude épreuve. Je vais tout de même essayer de continuer le blog mais il y aura probablement moins d'images et la fréquence sera plus sporadique... à tout bientôt

43. - AYURVEDA ET MILONGA...

Mercredi nous pouvons partir comme prévu à Auroville. Nous sommes chargés comme des bourricots vu que le lendemain est prévu la peinture inaugurale de la galerie... j'y reviendrai. Cath m'a réservé un studio à Auromode car le soir nous avons une milonga et la conduite la nuit je préfère éviter... Nous profitons de l'après-midi pour entamer une session de massages ayurvédiques. J'ai une bonne adresse confiée par une Suissesse senior rencontrée lors de mon sejour à Pondi : Dr Pramod Guttukal, par ailleurs maître de kalarippayatt. Elle m'avait dit de faire attention car un bobinard pseudo ayurvédique venait de s'installer à côté, au grand désespoir de cet honnête homme. Je n'ai pas vérifié l'info... Nous avons pris beaucoup de plaisir à nous retrouver sur une piste au son sensuel et langoureux du bandonéon. Ça devait se voir car nous avons été félicités à la fin de la milonga et même conviés à la prochaine. " Puisque c'est ainsi nous reviendrons mercredi..."

dimanche 17 février 2013

42. - TOUCHÉ MAIS PAS COULÉ























39,5° après 2 x 2 Doli + la nuque raide et l'estomac à l'envers ça incite à consulter... Rickshaw pour le PIMS (Pondicherry Institute of Medical Sciences) avec un p'tit gars du staff bien débrouillard à qui Dim nous a confié. Le PIMS c'est ce qui se fait de mieux dans le coin. C'est vrai que c'est plutôt propre et bien organisé. Mon statut de "Dunien" m'évite une attente fastidieuse, la consultation a lieu dans une salle commune avec en vrac grands blessés perfusés, internes, personnel soignant et administratif, accompagnants de patients, bref du monde mais pas de panique à bord. Après une sérieuse et rapide consultation le doc me prescrit un traitement. Surtout il me conseille, atterré, de suspendre immédiatement le traitement antipaludique et m'invite à repasser dans trois jours si la fièvre continue. Ça va déjà mieux car j'en suis gavé de cette saloperie qui me donne le gerbaillou et mal à la tête ; d'ailleurs Em et Dim m'avaient vivement recommandé de stopper dès mon arrivée... que ne les ai-je écouté ! Alors si on vous prescrit un truc qui commence par "Sa va..." vous répondez : "Justement très bien et j'aimerais que ça dure, merci...". Le lendemain c'est pas la grosse pêche mais je me sens réellement mieux alors y'a peinture, piscine et succulentes gambas grillées au Sea food restaurant, les affaires reprennent...

La salle d'attente des urgences...




vendredi 15 février 2013

41. - TAXI POUR L'AEROPORT

Coucou me revoilou ! Quoi de neuf ? Et bien les cactus ont pris des épines et moi le taxi pour l'aéroport de Chennai. 2 h 30, 130 km de route principalement à deux voies bien chargées. Je reviendrai sur la circulation et la conduite ici dans un prochain post. L'avion était à l'heure et le sourire attendu depuis si longtemps au rendez-vous... À une soirée torride en succède une autre car malgré un brunch de délicieux fromages ramenés dans une valise quasi diplomatique je ne me sens pas bien (et on est mal quand on est pas bien...).

Puis carrément claquant des dents sous les couvertures, nuit glaciale sous les tropiques, le lendemain c'est une nouvelle expérience en Inde : les urgences !


vendredi 8 février 2013

40. - WORK IN PROGRESS



Ici les journées s'écoulent paisiblement, presque ritualisées : réveil plutôt matinal (et musical, cause mariage il y a un ensemble de percussions pas loin et ça commence de bonne heure...), lecture, petit déjeuner au restaurant, boulot sur le mur, pause déjeuner, re-boulot sur le mur, baignade dans l'océan, bain de soleil à la piscine en fin d'après-midi, un peu de pochoir puis lecture, dîner, lecture... Comme le site fait 15 ha les déplacements se font à vélo, c'est tout plat, le coup de pédale est mesuré...

Donc pinceau ! Et bien c'est long au pinceau, j'irai jusqu'à dire très long... rien à voir avec le pochoir, mais ça a un côté relaxant et il y a la matière, l'onctuosité, c'est assez sensuel cette caresse de peinture sur le mur, bref je m'éclate bien... demain je mettrai des épines aux cactus mais cette fois au pochoir, faut pas abuser !



mardi 5 février 2013

39. - MUR AUX FLEURS

Dans ces conditions le choix du végétal s'est imposé de lui-même pour la composition du mural en cours de réalisation. A terme cette surface sera bien dégagée et agrémentée d'un jardin ; face à la réception on peut dire que je suis gâté ! Innovation oblige, je me suis affranchi du pochoir et c'est au pinceau que je peins les fleurs dessinées à main levée à l'aide d'une craie.










Ca fait un bien fou de se sentir libre des calages minutieux et des adhésifs... qui n'adhèrent pas toujours si le vent fripon s'en mêle ! Je vais également expérimenter des empreintes en mousse de ma fabrication pour réaliser les feuillages. Toutefois ne vous inquiétez pas, je reviendrai à mes premières amours dans les formats plus petits... à suivre.


38. - DUNE



Dune comme son nom l'indique, au début c'est du sable... quasiment ; c'est aussi un rêve et un pari insensé : transformer ce désert en oasis ! C'est parfaitement réussi grâce à la volonté inébranlable de mes hôtes, Emilie et Dimitri. 500 camions de terre arable livrés en 10 ans. 15000 arbres et plus de 20000 arbustes ornementaux ont été plantés et sont arrosés par la gestion raisonnée d'une nappe phréatique alimentée par de nombreuses rivières souterraines. Lost paradise ou Jardin d'Eden retrouvé ?



lundi 4 février 2013

37. - A.I.R.

Me voici donc installé en AIR (artist in residence) à Dune. AO m'a accompagné et nous passons cette première soirée avec Emilie, Dimitri et leurs enfants. Ils me font un topo sur le mode de fonctionnement et je découvre ce qui va être mon cadre de vie pour les quatre prochaines semaines. J'ai à disposition un grande maison traditionnelle tamoule au confort assez basique mais avec un charme fou ! Dune est un endroit étonnant sorti de nulle part. Luxe et simplicité s'y cotoient harmonieusement dans un environnement idyllique ! Le ressac de l'océan Indien berce une quiétude très agréable...

Ici c'est vert, fleuri et parsemé de cottages discrètement fondus dans le paysage et la végétation ou bien ostensiblement présents comme cette tour. Je suis installé près de la ferme qui produit lait et légumes bio, il y a des chèvres et des poules, ça sent bon la campagne ! Question boulot j'ai un beau grand mur à peindre, pas facile mais bien placé, j'y poserai ma triplette de tigres et sinon ce sera un travail grand format sur le végétal. Pour ce faire j'utiliserai de nouveau le pinceau, décidemment j'y prend goût ! Je vais aussi toucher du bois en tentant une sculpture, une première. Découpes de pochoirs de fleurs et d'éléphants devraient compléter mon emploi du temps. C'est bon de reprendre le boulot après ces quelques semaines de farniente !




Nous étions tentés par la réalisation
d'une immense
girafe en buste
qui aurait pu se voir
de très loin, peut-etre du large...

Les questions logistiques (échafaudage)
posant de vrais problèmes
pendant la pleine saison, ce projet
restera dans les cartons...

Jusqu'à une prochaine fois ?

dimanche 3 février 2013

36. - PEINTURES A PONDI

Mon séjour à Auroville est terminé pour cette fois. J'ai bien aimé l'ambiance et il n'est pas exclu que j'y revienne dans l'avenir. Je suis retourné à Pondi pour finir le boulot commencé avec Adey et AO et laissé en suspend pour cause de maladie. Ce mur est celui d'un bar et m'avait fait de l'oeil lors de mon séjour à Pondi, il est situé à la limite du quartier musulman, dans la ville "indienne". Il semblerait que ce soit une première de peindre là-bas (contrairement à la ville "blanche"). Aussi bien Zeto qu'AO me disent que c'est gonflé primo de peindre là-bas et secundo d'y coller des tigres... en pays tamoul. Je décide de passer outre ces recommandations à la prudence, après tout j'ai l'accord du patron, et je fais bien car l'accueil est très sympa "Pouli, 





pouli", les Tamouls sont très contents du tigre et je découvre un assistant en la personne de Roger, qui parle français. Nous profitons de l'ambiance pour peindre des rickshaws demandeurs.
Le portail (toujours avec Adey et AO) c'est celui qui dessert la cour de la future galerie de Kartik, un copain de Zeto et AO, nous devrions y performer tous les trois le 14 février pour l'ouverture... à suivre !



Vue de la ville "blanche", de l'autre coté du canal