vendredi 20 mars 2015

15. - Payyanur/Ernakulam (Kochi)

Le Trivandrum express arrive en gare de Payyanur


Tout comme cette famille sur le quai d'en face j'attends le train, pour moi celui qui me ramènera à Kochi. Mon installation à la place réservée est un peu compromise car une congrégation Om Shanti occupe le wagon et, descendant du Rajasthan, ils sont dans le train depuis trois jours et trois nuits... j'ai des scrupules à les bousculer, ils ont vraiment l'air à plat ! Nous trouvons un compromis et je finirai par récupérer mon siège qui sera également ma couchette pour la fin du voyage. Les paysages sont agréables sur la première moitié du parcours, le soleil finit par se coucher et alors opére la magie des quais de gare à la nuit tombée. Un tuctuc me ramène à la Bastian guest house (établissement à recommander), home sweet home ! La boucle est bouclée, il me faudra quelques jours pour me remettre de ce périple de près de 2000 kilomètres durant lequel j'aurais passé beaucoup de temps dans les transports. Je vous retrouverai plus tard pour vous narrer la fin de mon séjour à Fort Cochin et la clôture de la  biennale. Merci d'avoir suivi ce blog et à bientôt pour de nouvelles aventures !

14. - Valyaparamba



Ouah ! Génial, la mer est un peu agitée mais l'eau doit faire 28/30°. Par contre il y a du courant alors je préfère rester au bord car je suis absolument seul sur cette immense plage. Après avoir barboté et pris le soleil c'est l'heure du lunch servi sur une feuille de bananier, du riz, du poisson et des sauces divines, la cuisinière est au top !

14 heures et des, voici venir le temps du ferry. Il arrive, je monte dessus, ce n'est pas le bon... Le mien arrive en face et s'apprête à dépasser l'embarcadère vide. L'équipage fait de grands signes pour le détourner, je débarque, il accoste et je monte à bord en trente secondes. Tout le monde rigole et c'est parti pour une heure et demie de cabotage et de traversées d'une rive à l'autre. Les paysages sont splendides et puissants avec au fond les Malabar Uplands qui culminent à 2060 mètres.

Le chai shop
C'est très différent des backwaters du sud mais assez somptueux, on se sent petit... A bord ambiance très décontractée, les membres d'équipage sont plus nombreux que les passagers la plupart du temps, certains font la sieste sur les bancs. Nous arrivons à Koti, notre destination, un peu après 16 heures. Le retour aura lieu à 16 h 30 et je décide de repartir avec le même bateau. J'emboîte le pas des matelots vers la ville, déguste un chai et achète des mangues et des fraises. 


C'est le retour, je débarque vers 18 heures, le temps de retourner à la plage en attendant le dîner, la mer s'est calmée la baignade est très agréable et je profite du coucher de soleil. Une bonne nuit de sommeil au calme ça s'apprécie... J'ai décidé de ne rien faire d'autre ce matin que de profiter de la plage. 
Réveillé de bonne heure j'ai pu apprécier le lever de soleil, je ne m'en lasse pas de cet  astre radieux qui brûle pour nous depuis cinq milliards d'années. Voilà, ça se termine, les bagages sont prêts, le taxi est commandé pour 14 heures. Rajesh quitte son job, le prochain hôte arrive dans cinq jours et il en a marre du calme de Valyaparamba, il préfère rejoindre ses amis vers Wayanad pour jouer au volley, je peux le comprendre.
C'est un petit gars sympa et intéressant dont j'ai bien apprécié la présence. Nous partons donc ensemble vers la gare de Payyanur, le voyage de 333 kilomètres jusqu'à Ernakulam durera plus de six heures... 
Rajesh, mon sympathique majordome durant le séjour



jeudi 19 mars 2015

13. - Valiyaparamba


L'île dans toute sa largeur, à gauche les backwaters à droite la mer...
Le rickshaw tente de me débarquer dans une maison qui n'est pas la guest house réservée, quand je lui fais comprendre que j'ai déjà "booké" et payé mon séjour il me conduit à l'endroit souhaité. Enfin si l'on peut dire, car la Valiyaparamba retreat n'est pas tout à fait ce que j'en attendais. Pour le prix j'imaginais quelque chose de plus cosy. Par contre, si on veut voir le bon côté des choses c'est superbement situé. Il s'agit d'une île très étroite de plusieurs dizaines de kilomètres dans un axe nord/sud, à l'ouest la mer et le coucher de soleil, à l'est les backwaters et son lever. Une petite dune sépare la maison de la plage qui s'étend sur des kilomètres de chaque côté, vierge de toute construction.


Les quelques maisons de pêcheurs sont situées côté backwaters. Au large des bateaux de pêche d'un port voisin soulignent l'horizon. Pas de voiture, le bruit du ressac, le chant des oiseaux et celui du vent dans les cocotiers, le paradis est proche, hélas mon Eve est loin d'ici... 
Voici pour le décor, pour l'ambiance bah mieux vaut apprécier la solitude ! C'est le début de la basse saison, je suis seul à la retreat (qui porte bien son nom...) et probablement le seul touriste à des kilomètres à la ronde. Une femme vient préparer les repas, un étudiant, Rajesh, a été commis par le manager pour me recevoir et assurer le service. 



Ainsi il m'a trouvé une ballade en canoe (départ à l'aube), les horaires du ferry et réservera le rickshaw du retour. Là aussi petite déception, il n'y pas de ces ravissants canaux sillonnant des îles. Les bras d'eau générés pas cinq rivières sont larges et nous en longeons les berges. C'est tout de même très joli avec ces petites maisons disséminées dans les cocotiers, celles des pêcheurs mettant leur barque à l'eau, les filets serrés dans des baluchons en tissu.





C'est aussi l'heure de la pêche pour les aigles à tête blanche. Les ferries assurent la liaison en zigzaguant  de rive en rive. Ce sera le programme de cet après-midi. Après trois heures de canotage il est temps de rentrer, le petit déjeuner sera apprécié et un bon bain de mer aussi.















mercredi 18 mars 2015

12. - De Mananthavady à Valiyaparamba

Virus endémique de peintures sur bus autour de Kannur 


Y'a bien un bus direct pour Payyanur. Le chauffeur s'avère un véritable abruti, un jeune prétentieux qui se prend pour Fangio et conduit comme une savate. Je n'ai jamais été autant secoué. Il a dû être privé de hochet quand il était petit car il klaxonne pour tout et n'importe quoi, je finis par mettre les bouchons d'oreilles ! Nous frôlons souvent l'accident et une fois ça s'est joué à trois millimètres, il nous a fait une embardée de dernière seconde sinon il mettait en pièces un pauvre rickshaw qui n'avait rien demandé. Il met la pression sur les conducteurs qui le précèdent au point que les réactions de ces derniers, plutôt impassibles d'ordinaire, sont vives et excédées ! Je suis content d'arriver après quatre heures de ce calvaire.
En plus ce crétin congénital me dépose au mauvais terminal. Heureusement nous sommes en Inde et... tout s'arrange. Le staff me colle dans un bus pour la bonne gare routière, là le conducteur m'indique un autre bus et me donne le papier qui avait été rédigé à mon intention, précisant ma destination, à remettre au nouveau chauffeur. J'aimerais tant qu'un touriste indien à Paris soit aussi bien assisté par la RATP... J'aurai encore un tuctuc à prendre pour rejoindre Valiyaparamba, j'ai hâte de piquer une tête dans la grande bleue.
Collection complète des bus peints sur facebook

lundi 16 mars 2015

11. - Wayanad











Le bus part à 8 h 30 et, bonne surprise, il mettra 3 h 45 pour aller à Mananthavady et non cinq comme annoncé. Encore un joli parcours, des rizières, de pimpants villages et puis le paysage change à l'approche du lac Kabbani, la forêt commence à se faire dense, la route traverse le Nagarhole national park, cette fois les panneaux danger annoncent des éléphants qui sont, paraît-il, les plus dangereux dans la jungle.
J'apprendrais plus tard qu'ils ne sont pas très appréciés par ici. Coléreux, fauteurs de troubles ils saccagent régulièrement les récoltes et il n'est pas conseillé du tout de croiser leur chemin. Nous franchissons  la frontière d'Etat et entrons dans le Kerala. J'arrive à Mananthavady, petite ville bruyante, polluée et sans attrait. Un ricksaw me conduit à la Varnam guest house, une ferme bio située en pleine campagne à une dizaine de kilomètres. L'endroit est charmant, la chambre spacieuse et agréable et l'environnement magnifique. 

Je rejoins un couple d'Allemands, un autre d'Anglais descendant à vélo vers le sud depuis Mumbai et un Suisse allemand, la conversation se fait en anglais. Nos hôtes, adorables, sont aux petits soins et le lunch savoureux. Le temps est un peu menaçant, je décline une proposition de ballade pour me reposer et m'occuper du blog. Après un dîner copieux, à 21 heures je m'endors épuisé. C'est agréable de dormir dans le calme et surtout sans muezzin... Le réveil est toutefois matinal car il y a un "jeep safari" de prévu, départ 6 heures. La réserve de Tholpetty est fermée mais nous pouvons emprunter des routes qui la traverse. Nous observons dans la brume matinale quelques éléphants, une famille nombreuse de sangliers, une harde de daims au travers des frondaisons splendides et mystérieuses. Retour vers 10 heures après la visite d'un temple. Petite sieste réparatrice de rigueur car il est prévu une ballade de huit kilomètres avec un retour en jeep cet après-midi. Le parcours est varié à travers champs, hameaux, plantations de mangues, de noix de cajou, de café et de poivre.


















J'apprends que mon "fruit qui pue" s'appelle Jack fruit. Quelques drapeaux rouge et portraits du Che nous rappellent que nous sommes au Kerala. Au détour d'un chemin nous débouchons sur la rivière Kabbini. La rive est occupée par un campement de Gitans pêcheurs avec leurs embarcations plates et rondes, les enfants jouent, les femmes allument les feux de camp. C'est paisible, beau et effrayant de vulnérabilité... 


La ballade se termine au crépuscule, la jeep nous ramène à la guest. Il n'y a même pas eu de moustiques pour dégrader l'ambiance...








Notre guide Hussein et une vigie-abri




dimanche 15 mars 2015

10. - Mysore III

Dimanche après-midi. - Je retourne au RRR, après avoir goûté au poulet je vais essayer le mutton byriani cette fois, pas mal non plus. Direction le palace, j'avais un peu peur de la foule, bon je ne me sens pas seul non plus, mais ça va. La mise à disposition gratuite d'un audio-guide en français favorise la qualité de la visite plutôt intéressante. 
 

Les visuels d'intérieur sont empruntées à Google images car il est interdit de photographier. Après cette découverte je m'octroie un break de trois heures à l'hôtel, une petite sieste un bonne douche et c'est reparti.


 

Car le dimanche soir le palace ouvre ses jardins et se donne entièrement illuminé de 90.000 ampoules (je ne les ai pas comptées) entre 19 et 20 heures. Un orchestre militaire nous joue quelques airs bien enlevés, l'ambiance est décontractée et le tout se termine 20 mn plus tôt que prévu, pas intérêt à arriver au dernier moment... Petit masala dosa bien roboratif et marche digestive pour rentrer. Demain départ en bus pour Mananthavady, Wayanad sanctuary









9. - Mysore II

Dimanche matin, je me réveille tôt. Deux options : glander ou bouger ! Je bouge, la gare routière est proche de l'hôtel et il y a un temple intéressant, Somnathpur, à 40 km avec changement de bus à Bannur. Joli trajet dans la campagne, petit déj dans un bouiboui. C'est bon et folklo, heureusement que je mange à l'indienne à présent. En attendant la correspondance je rédige mon journal. Une princesse, jeune ô combien, engage la conversation en me demandant ce que j'écris. Son anglais est excellent. Je lui explique la rédaction pour le blog, elle semble intéressée, me pose des questions. Toute douce, fluette en sari, le piercing en or dans la narine, des yeux de biche aux longs cils ourlés, un sourire à la fois candide et ravageur, hyper craquante ! Le bus arrive à point nommé, c'est déjà le temps des adieux...







Il est tôt, le temple est à moi, splendide ! Il est entièrement sculpté dans une sorte de granit gris. Quelques scènes du Kamasutra ornent les frises. Des groupes arrivent, la magie s'estompe, il est temps de battre en retraite. Je me poste au bord de la route, un tuctuc collectif (jusqu'à quinze passagers...) m'embarque jusqu'à Bannur où je peux grimper dans un bus en partance pour Srinangapatna, un autre temple sur la route du retour. Me voici maillon d'un serpentin humain, avançant à petits pas vers Vishnu chevauchant un cobra, coeur de l'édifice et objet de dévotion. Il y a décidement trop de monde, une échappée se présente et hop, j'abandonne les pélerins, finis le tour intérieur et tente, à la sortie, de retrouver mes pompes dans un amas de chaussures, sautant d'un pied sur l'autre car les dalles de pierres sont devenues brûlantes. Tuctuc et bus pour Mysore. 

Temple de Srinangapatna et la mosquée aux deux minarets

samedi 14 mars 2015

8. - Mysore I


Samedi 14 mars. - Une bonne douche, des fringues propres et me voici parti pour découvrir Mysore. De belles avenues arborées, une ville plutôt agréable et propre. Je me dirige vers  l'hôtel RRR (les restaurants s'appellent hôtels...), resto réputé pour ses byrianis. Plutôt savoureux, un peu épicé sur le retour : parfait ! Je me rends ensuite au Jaganmohan Palace, en reconnaissance pour la journée de demain, énorme ! 




On me propose des gousses d'un gros fruit qui pue (duran ?), c'est délicieux, le dessert des desserts après le jus de raisins. Je me fais brancher par un gars qui me propose d'aller voir un marché uniquement ouvert ce jour... celle-là je la connais par coeur mais il est sympa, je le préviens que je n'achèterai rien. Le marché est tout bidon, bon j'exagère un peu, mais il n'y a pas grand chose à voir ; l'immanquable visite à la fabrique d'encens et d'huiles essentielles se solde par une déconvenue pourtant annoncée...



A gauche l'atelier sur deux étages





J'attrape un tuctuc pour me rendre au Devaraja market et là oui ! C'est coloré, ça fleure le jasmin et les épices, les ateliers de guirlandes de fleurs vont bon train et les pétales se négocient au kilo, a minima. Les étals de fruits et de légumes sont magnifiquement présentés, une merveille ! Je rentre à pied à l'hôtel, j'en ai plein les pattes, j'ai aussi un blog à animer et c'est du boulot.


Quartier et marché musulmans