mardi 29 janvier 2013

35. - PREPARATIFS...

Je profite de cette délicieuse pause aurovillienne et de ma convalescence pour peaufiner la fin de mon séjour après la résidence de Dune : à la découverte du Kérala !
Le parcours est un peu en zigzag, entre petit train à vapeur dans les Ghats occidentaux, backwaters, réserve de la faune nationale, plages et plantations de thé. Le tout en train de nuit, bus, bateaux et incontournables rickshaws, ça promet...
Je repartirai en avion de Kochin pour Delhi mais tout ça c'est dans 47 jours, il va s'en passer d'ici là...
J'espère pouvoir "booker" mes trajets en train vendredi auprès d'une agence. D'ici là je vais tenter de m'enregistrer sur IRCTC pour le faire par makemytrip.com, au moins pour me renseigner sur les trajets possibles et horaires. Sinon avec Skype je peux téléphoner en Inde sans portable (galère pour obtenir une carte SIM), du coup ça va me simplifier la réservation des hôtels.
Je suis encore et toujours émerveillé par cette technologie de communication. Hier Ghis et Franck (nos amis d'Avignon) m'ont appelé de Buenos Aires par Skype et dans l'après-midi j'ai eu Odile ; tout en parlant j'ai pu lui envoyé une image de mur prise à Pondi et nous avons continué notre discussion avec la photo sur notre écran respectif... Magie !
Voilà, à part créditer ma carte de résident aurovillien provisoire, ce qui m'a permis de faire des courses à la Ganesh bakery (j'adore !) et préparer à manger, hier je n'ai pas fait grand chose mais je suis tellement bien dans mon appart à écouter des ragas (merci Cath) que je passe mon temps à regarder le temps passer. "Là tout n'est qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté". Il fait 30°, la vie est belle !

dimanche 27 janvier 2013

34. - AUROMODE



Nous sommes dimanche et je suis malade depuis hier, rien de grave, la turista, ça devait bien finir par arriver. J'ai beaucoup de chance, ma voisine Cath est adorable, elle s'occupe de moi comme une véritable nurse. Un fille très intéressante, bretonne, touche à tout, navigatrice et grande voyageuse. Nous nous retrouverons à Dune où elle anime des ateliers aquatiques, j'ai pas tout compris mais ça a l'air bien. J'ai changé de guest, je suis à présent dans la zone "industrielle" d'Auroville, assez excentré. Je réside à Auromode où d'anciens ateliers ont été reconverti en appartements, le RDC restant en activité artisanale. C'est spacieux et fonctionnel, au milieu des arbres dans un environnement très calme.




J'ai fait la connaissance du fondateur du lieu, André, un Aurovillien de la première heure. Jeune architecte il a taillé la route en 68 pour débarquer ici au tout début, sans un sou en poche. Nous parlons Histoire, philosophie, politique, du sens d'Auroville. Il me raconte sa rencontre avec la Mère, les combats occultes de Sri Aurobindo contre les forces maléfiques d'Hitler (versé lui aussi dans l'occultisme). Tout le contraire d'un exalté j'ai affaire à quelqu'un qui sait faire la part des choses mais a malgré tout une réflexion sur la conscience et son élévation. C'est extrêmement intéressant de pouvoir rencontrer un tel personnage et une vraie chance car ici l'accueil est plutôt réservé. Loin du prosélytisme les Aurovilliens observent... on ne saurait leur donner tort, l'édifice est fragile et sa destinée expérimentale irremplaçable.

33. - DECOUVERTE D'AUROVILLE

 



Après la beauté un rien austère d'Athiti Griha nous découvrons le Youth center, ses cabanes dans les arbres et ses installations récréatives. 
C'est aussi cela Auroville, la coexistence de communautés très structurées à l'architecture audacieuse et de lieux alternatifs où l'imagination et la décontraction sont de mises. Ce sont ces derniers qui priviligient l'espace boisé au développement urbain prévu.

Samedi matin visite du Matrimandir (voir google images Matrimandir), encore un endroit imposant à l'architecture étonnante. Je suis passé à côté de sa dimension mystique mais je dois reconnaître la grande force que dégage ce lieu.
Nous nous retrouvons avec Pierre et Antoine qui va devenir mon coloc pour quelques jours. Le pauvre il vient de se faire piquer son sac sur la plage, heureusement saufs passeport et cb... il est tout deg, il avait dedans, outre tous les petits trésors : couteau suisse, lampe de poche, MP3, un journal tenu depuis 8 mois ! J'étais aussi sur la plage mais, le temps d'une courte baignade, j'avais confié mes fringues à trois Russes, inspiré le GG...



samedi 26 janvier 2013

32. - AUROVILLE






Auroville certains soirs ça reste calme... nous avions réservé la table d'hôtes dans notre guest et le menu veg à 50 rps était très bien. Une bonne ambiance internationale avec les autres pensionnaires, notre anglais s'améliore de jour en jour. Couchés de bonne heure, voire de très bonne heure, nous sommes réveillés à l'aube par les nombreux chants d'oiseaux a priori tout contents d'aborder un jour nouveau. La matinée sera d'ailleurs placée sous le signe du chant car nous avons un atelier "healing voices and sounds". Nous découvrons des gammes liées aux chakras (cf. tableaux)
















dont nous explorons ensemble puis séparément les possibilités. Nous improvisons à tour de rôle des vocalises, portés par un Om collectif. Cette approche ludique laisse entrevoir d'immenses étendues de félicité, aussi immense que le regard d'azur de Caroline dont la profondeur du chant nous transporte d'océans en Himalaya. Une expérience à vivre avec elle tous les jeudis de 9 à 11 heures à la communauté Vérité.

jeudi 24 janvier 2013

31. - ARRIVEE A AUROVILLE


Le taxi était commandé pour 8 h 30 mais, ayant mal dormi, je me suis réveillé tard. Du coup panique à bord. Je comptais poster à la fraîche Chidambaram, c'était ambitieux ! Bref, après 30 mn de rickshaw à l'heure de pointe pour parvenir au visitor's center d'Auroville, je suis le premier de la file pour voir si il y a une guest susceptible de m'accueillir. A peine le temps de déballer mes salades auprès de Jef, un Flamand qui gère les résas qu'il me dit : "Mais les voilà vos amis !" Adeline et Manu qui devaient être au Matri mandir sont ici au même moment que moi, le pied ! Embrassades, etc. Ils ont pu me réserver une piaule pour deux nuits à la Atithi Griha guest house, très bien située et dans les meilleurs rapports qualité/prix, nous sommes voisins de bungalows. Je récupère une mob et nous filons vers Dune où nous avons rendez-vous avec Dimitri. Nous visitons ma future résidence, géniale, récupérons de la peinture et, bonheur, la valise enfin arrivée de Chandigardh ! Nous repartons illico avec, Manu nous fait un numéro d'acrobate voltigeur.

Nous déjeunons au restaurant français et, surprise, voici mes copines canadiennes qui débarquent pour une courte visite ; ça fait plaisir de se revoir avant leur départ prochain. J'espère pouvoir rester une semaine car je sens que je vais me plaire ici, c'est tout le contraire de mon quotidien de ces dernières semaines : calme et propre ! Le chant des oiseaux et des grenouilles remplace agréablement les klaxons omniprésents. D'ailleurs ici c'est couvre-feu à 22 heures, pas d'alcool, tabac toléré... nous sommes sur une autre planète ! Un monde où l'énergie et l'inventivité semblent permettre à l'Humanité de donner ce qu'elle a de meilleur. J'ai hâte de pouvoir vous narrer mes prochaines découvertes, en attendant : "Bonjour chez vous !" (certains auront reconnu cette réplique culte de la série "Le Prisonnier").

30. - CHIDAMBARAM















Aujourd'hui c'était journée excursion au temple de Chidambaram en compagnie de Lynn et Natalie, jeunes mères de famille québecquoises en voyage et Mireille, prof de lettres à la retraite. Prise de tête matinale avec un rickshaw insupportable !
Nous attrapons au vol le bus qui, deux heures plus tard, nous dépose à la gare routière de notre destination.
Le temple, en centre ville, se compose de grands bâtiments, les gopuram, très décorés, installés aux quatre points cardinaux et d'un immense ensemble central en partie souterrain. Il y a également un bassin d'eau "sacrée" (et un rien dégueu...).






Quelques pélerins y font leurs ablutions, peu de touristes. Dans le sanctuaire principal recouvert d'or, des portes d'argent s'ouvrent sur un rituel assez magique auquel, hélas, nous ne comprenons pas grand chose. Plusieurs prêtres brahmanes officient en baignant de lait et d'épices la statue de Shiva Nataraja au son de cloches et de chants. Pas assez touchés par la grâce pour ignorer des préoccupations plus terre à terre, nous dégotons avec peine un petit resto où nous nous régalons de dal et de choux fleur masala accompagnés de délicieuses crêpes dont j'ai oublié le nom. Retour en bus, tout le monde somnole malgré les incessants coups de klaxon, des dizaines à la minute ! Demain départ, je quitte Pondicherry pour Auroville, ça va faire du bien de changer d'air...



lundi 21 janvier 2013

29. - NOCTURNE INDIEN A PONDI




Le problème d'un endroit où l'on se sent bien c'est qu'on a du mal à le quitter... J'ai eu envie de partir au Kérala et c'est bien compliqué. Des heures et des heures de bus. Certaines compagnies (les plus honnêtes ?) ne donnent d'ailleurs ni durée ni heure d'arrivée. Le plus rapide c'était 14 heures, la nuit et même pas de couchette, ça calme ! Du coup je vais rester jusqu'au 23 à Pondi où je reviendrai le 30 et 31avant mon installation à Dune. Je vais très probablement m'installer à Auroville pour une semaine. Je découvre peu à peu le charme "créole" de Pondicherry que j'avais sous-estimé. J'y ai réalisé ma première "commande" indienne, nous nous sommes arrangés pour la piaule. Je n'ai pas mes pochoirs, valise pas encore arrivée alors j'ai travaillé au pinceau ! Oui, vous avez bien lu : pas de pochoirs !


Hier c'était dimanche, un non-évènement a eu lieu au Ganesh Thotam, près d'Auroville. Logistique impeccable mais le quasi vide pour la scène ; je vous ferais grâce des incantations à la déesse Tara de l'atelier Sufi danse... pathétique ou rigolo suivant le degré d'interprétation, mais ça reste un point de vue personnel ! Par contre il y avait une bonne ambiance sur le front de mer à la nuit tombée. J'y ai mangé du poulet frit aux nouilles sautées et plein d'ananas frais, trop bon !



vendredi 18 janvier 2013

28. - PONDICHERRY

Et il fît jour ! Après un p'tit déj frugal c'est en taxi que nous quittons Vilupurram. J'irai à Pondi tandis que mes compagnons de voyage poursuivent vers Auroville. La dream team se disloque, nous nous reverrons dans quelques jours.


J'ai l'adresse d'une guest house, un gars, Ilyas, qui a passé 30 ans en France avant de revenir au pays. Il a entendu parler de Dune et de Dimitri, nous sympathisons immédiatement et il me trouve une chambre. Celle dont je rêvais : jolie, propre, bien meublée, sur une belle terrasse, au calme avec d'un côté vue sur le golfe du Bengale et de l'autre la végétation. Je suis là pour quelques nuits et je suis bien content de me poser, enfin !



jeudi 17 janvier 2013

27. - VILUPPURAM

Après 10 heures d'un voyage où j'ai dormi la plupart du temps nous arrivons à Chennai central. Notre correspondance pour Viluppuram est en gare d'Egmore, paraît qu'il y a un métro, nous nous retrouvons dans un rickshaw. Nous connaissons la musique à présent : contrôle des bagages, consigne et attente ; nous repartons dans 2 h 30... Yes !

Nous avons enfin nos noms sur la liste affichée sur notre voiture. Ça à un côté rassurant d'être assis à nos places, dans le bon train et au terminus départ... Le peu que nous ayons vu de Chennai ne prête pas à la rêverie. C'est sale, bruyant et ça pue ! D'ailleurs une page de l'indian dream s'est refermée. Pas mal de frustrés reluquent Adeline, souvent en groupe, de manière pesante. Nous avons rencontré des grincheux, des mal-aimables, des fainéants, des énervés. Pourquoi n'y en aurait-il pas par ici d'ailleurs... Nous sommes exténués. Après 2 h 30 d'un parcours sans ravitaillement nous descendons à Viluppuram junction où est censé nous attendre le taxi qui nous emmènera à Auroville. Que nenni ! Pas plus de taxi que de ghee en broche et nous n'avons même pas l'adresse de la guest house réservée. Nous nous rabattons sur les retiring rooms de la gare. Une chambre est disponible ; nous parvenons à attraper un p'tit truc à becqueter, de l'eau, une bonne douche et au lit ! Demain il fera jour.


26. - VERS CHENNAI














Ça a commencé très fort avec un rickshaw a priori pas à jeun, plus de peur que de mal mais je serai plus circonspect à l'avenir. Le train Hospet Guntakal est en retard et blindé ! Nos éternels tickets pris au dernier moment ne nous offrent que la seconde classe basique et là c'est spécial, comment dire : un conglomérat humain !



Des pieds sortent d'entre les têtes, on se demande qui est qui ; enfin du quai car sauter là dedans avec femme et bagages relève de la gageure doublée d'inconscience... Nous nous rabattons, au grand dam d'Adeline décidément à la recherche d'expériences ferroviaires, sur les 2AC plus fréquentables où nous obtenons auprès du ticket supervisor des places contre une majoration minime. Adeline, boudeuse, reconnaîtra plus tard son appréciation très optimiste de la situation.


En gare de Guntakal où nous devons attraper le Chennai express (pour cette fois nous avons des résas) le lendemain matin de bonne heure, nous tentons notre chance avec les retiring rooms. Ce sont des chambres dans la gare pour les voyageurs en transit. Nous nous heurtons à la paresse implacable d'une fonctionnaire. Un de ses collègues plus consciencieux arrive à point et règle la question.

Nous voici donc installés pour quelques heures dans des piaules mal entretenues, dommage car le concept est intéressant. C'est la première fois que j'ai un lit dans une gare. Mes fenêtres donnent sur les voies en bout de quai. Juste là où les motrices annoncent leur arrivée ou départ à grands coups de corne qui me déchirent les tympans. J'arrive tout de même à dormir par intermittence. Heureusement j'aime le monde du train alors ça va. Au matin le Chennai express est à l'heure, nos places disponibles, je peux enfin me reposer !


25. (suite HAMPI)

Après une soirée plutôt paisible où nous dînons au son du tabla, le jour se lève sur une toute autre ambiance. C'est Pongal la fête des couleurs, doublée d'un festival pour célébrer le changement de cycle solaire. Rassemblement des dizaines de milliers de personnes qui se répandent sur tout le site provoquant des embouteillages monstres ; mais ça va encore, les gens sont joyeux. Je passe mon temps à serrer des mains, à décliner mon prénom et ma nationalité, à poser pour des séances photos qui n'en finissent pas, c'est dingo et ça devient usant.



Je visite des temples, des temples et des temples. Le soleil commence à taper fort. Au retour un jeune gars me prend en moto stop coupant l'herbe sous le pied des rickshaws qui me voyait beau... il me dépose à l'arrêt de bus d'une petite ville. Nous sommes en milieu rural, c'est la récolte de la canne à sucre, il y a des attelages de boeufs partout.

Je finis dans un bus rempli comme un oeuf. Puis, parmi la foule, je me rapproche de la rive pour prendre le "bac" et là, stupeur, nous sommes au bord de l'émeute !

Des grappes humaines tentent de monter à bord de frêles esquifs déjà surchargés, l'un d'eux s'est d'ailleurs enfoncé dans l'eau paraît-il... Du grand n'importe quoi : les longuis abandonnés aux flots se prennent dans les hélices, il faut repêcher des imprudents qui tentent la traversée à la nage et les arrivants peuvent à peine débarquer !
 Je parviens par miracle à me faufiler dans ce foutoir et embarque juste avant l'arrivée des flics munis de longs sticks de bambou peu engageants. J'apprendrai plus tard que les files d'attente étaient toutes proprettes par la suite, le pouvoir de persuasion à n'en point douter... Nous partons le lendemain, la ville a retrouvé toute sa sérénité. En route vers de nouvelles aventures !